Ici, il fait incroyablement chaud.
Je suis arrivée à l'hôtel en soirée et j'ai tout de suite regretté la veste en cuire qui m'avait vaillamment accompagné durant les deux vols que j'avais entrepris précedemment.
Paris - Beijing
Beijing - Macau
Le premier, de 12 heures, est le plus éprouvant.
C'est la première fois que je prends l'avion et je dois avouer que l'anticipation du décollage n'a pas été pour moi une mince affaire... Nous devions être seulement une dizaine de français parmi tous les autres voyageurs, essentiellement des chinois. Je suis surprise par la froideur et le ton plutôt directif des hôtesses chinoises. Surtout après les au revoir - ô combien chaleureux - des stewarts français... le contraste est juste énorme, plusieurs fois je rencontre des regards désaprobatteurs quand mon niveau d'anglais, encore trop peu fiable, ne parvînt pas à saisir toutes les nuances de celui, tinté du fort accent chinois, du personnel de l'avion.
Hey, souris-moi madame ! je viens de quitter ma famille pour vivre toute seule de l'autre côté du monde, à tout juste 19 ans...
Soutiens-moi plutôt !
Bref. Entre les nausées, les babillement incessants des autres passagers, et mon coup de bluz, j'ai pas mal subis oui...
J'ai même lâcher quelques larmes au moment du décollage tellement l'émotion de nous voir s'éloigner de la terre ferme à travers le tout petit hublot a été intense...
Je dors à peine. Demande à ce qu'on ne me serve rien à manger. Rien que l'odeur me donne envie de tourner de l'oeil, et les turbulences, bien trop nombreuses à mon goût n'arrangent rien !
Il pleut à verse lorsque l'avion se pose finalement dans le gigantesque aéroport international de Pékin. Roissy m'apparaît minuscule en comparaison... Il nous faut monter dans une navette pour rejoindre la salle d'arrivée. Je suis toujours un peu blasée et commence à sentir la fatigue tirer sur mes muscles, mais le moral est bien mieux que la veille.
Dans le bus, je propose un chewin-gum à ma voisine, française comme moi. (C'est tout ce que j'ai trouvé sur le coup pour engager la conversation, don't judge me...) On discute un petit moment, on explique pourquoi la Chine, pourquoi Pékin. Commen pour moi, Pékin n'est pour elle qu'un intermiaire entre Paris et la Thailande où elle se rend pour passer 15 jours en famille. Je lui explique mon stage en hôtellerie. Elle ne connaît pas Macao mais s'est déjà rendu à Hong Kong où elle me conseille de me rendre au dernier étage d'une tour immense (dont je ne me rappelle plus le nom...) et me recommande un message des pieds que les chinois exécuteraient à merveille... A voir donc.
Cette rencontre m'a redonné du baume au coeur et lorsque la femme me rattrape à l'aéroport pour me souhaiter bon courage (Je crois que mon futur périple l'a quelque peu impressionné haha...) je me sens beaucoup mieux. Je retrouve finalement le sourire.
Et étant donné la série d'aller-retours que j'allais devoir effectuer dans cet aéroport, une bonne humeur serait le minimum pour survivre.
(Je vais résumer car je me doute bien que ça doit être ennuyeux quand on a pas personellement vécu tout cela !)
Je me suis trompée de guichet. Une dizaine de fois. Peut être vingt.
Je mets plusieurs tentatives ratées auprès de nouveaux guichets à comprendre ce qu'on se tue à me dire depuis le début :
"You need a boarding pass miss !" (Aka : Billet d'embarquement. Si si.)
Au passage, j'ai pu constater l'amabilité du personnel de l'aéroport, similaire à celle des stewarts et hôtesses rencontrées précedemment dans l'avion.
J'ai tout de même pu faire deux bonnes rencontres parmi les professionnels : une étudiante réalisant un sondage (Elle m'a offert un stylo trop joli !!) et l'homme que j'ai fait répéter cinquante six fois la même chose au premier guichet et qui ne s'est jamais dépourvu d'un sourire encourageant.
Encore merci à lui. Vraiment.
Le deuxième avion pour Macao a plusieurs heures de retard. Je passe le temps en discutant avec une macanaise absolument adorable. Pendant plusieurs heures, nous refaisons le monde (en anglais !), visitons les boutiques duty free, et échangons quelques douceurs sucrés... Elle me fait découvrir un sorte de beignet fourré avec une pâte de haricot (très consistant) et je lui tend un paquet de spéculos.
Elle a adoré. Ca ne m'a pas étonné mais le contraire m'aurait presque vexé tellement j'idolâtre ces petits biscuits...
On se place à côté dans l'avion. Elle me parle de Macao, me confie qu'elle n'aime pas tant que ça la ville qui l'a vu grandir. Et Hong Kong ne semble pas trouver meilleur jugement à ses yeux. D'ailleurs, elle part étudier en Angleterre un mois plus tard !
Après avoir récupérer nos valises (la mienne est arrivé en dernière bien sûr; j'ai arrêté de respirer pendant plusieurs secondes...) Sofia, (parce qu'elle s'appelle Sofia. Elle a aussi un prénom chinois mais je n'ai pas eu le temps de lui demander tellement nos conversations s'enchaînaient rapidement !) demande à ce que l'on fasse un selfie. Sorte de tradition locale incontournable après avoir passé un moment avec quelqu'un.
Sa mère est venue la chercher et j'aperçois le groom tenant une pancarte avec mon prénom. Il insiste pour prendre ma valise.
Et, c'est à partir de cet instant précis que tous mes repères ont basculé.
Le taxi est superbe. Une toyota flambant neuve avec intérieur en cuir. Dedans, des ceintures mais pas de boucles pour les attacher.
"No need." Me prévint le chauffeur. Le groom me pose quelques questions sur les conditions du voyage.
Je suis exténuée mais trop excitée pour dormir.
Sur le trajet, nous passons devant un complexe hotelier impressionnant. Je n'ai pas les mots pour le décrire tellement il est grand et luxueux mais je commence à comprendre dans quelle ville j'ai aterri sans encore vraiment réaliser que tout ce que je vois est vraiment face à moi...
Le taxi se gare dans un parking qui mène directement dans le hall de l'hôtel. Deux mots pour décrire ce hall : chaleur et parfum.
Il faut que je me renseigne pour savoir quelle est cette odeur qui embaûme quasiment tout l'hôtel...
Mais pour le moment je suis fatiguée, et il fait vraiment trop chaud...
See you :)